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Sarapis ou Sérapis (en grec ancien Σάραπις / Sárapis) est une divinité syncrétique créée à l'époque hellénistique par PtoléméeIer, premier pharaon de la dynastie Lagide, afin de se faire accepter par le monde égyptien. Sarapis rassemble des traits d'Hadès, du dieu-taureau Apis et d'Osiris. Aux côtés d'Isis, il devient au iie siècle de notre ère, l'une des divinités les plus aimées du panthéon égyptien. Son culte s'étend alors à l'ensemble du bassin méditerranéen.
Le christianisme fit du dieu gréco-égyptien Sérapis un « chef des démons » et l’assimila à Belzébuth : « Dans sa préparation évangélique (IV, 22, 16), Eusèbe de Césarée (vers 270-340) nous apprend que les esprits qui règnent sur la nuit ont pour chefs des démons Sérapis et Hécate, c’est-à-dire Belzebul selon la Bible. » (Chasses fantastiques et cohortes de la nuit au Moyen Âge, p.28).
Le nom de ce dieu est apparu sur un malentendu : le taureau Api (Apis) était une manifestation terrestre du dieu Oser (Osiris). On procédait donc à un culte d'Oser-Api. Mais en grec, « o » est un article, et les prêtres grecs ont donc transformé Oser-Api en « O Serapis », « le » Serapis.
Un des aspects importants de la religion pratiquée à Alexandriesous les Lagides est le culte de Sarapis. Si Alexandre, en devenant fils d'Ammon, a réussi à asseoir son autorité au sein du clergé égyptien, les Lagides ont eux aussi souhaité associer leur nom à une divinité. Mais pour être accepté par tous, ce dieu devait convenir autant aux Grecs qu'aux Égyptiens. Au tout début du iiie siècle est apparue la figure de Sarapis. On ignore lequel des deux premiers Ptolémée en est à l'origine mais selon une légende rapportée par Plutarque et Tacite, c'est PtoléméeIer qui l'a institué. Il aurait rêvé d'un dieu qui lui aurait demandé de transporter sa statue jusqu'à Alexandrie. À son réveil, il raconta son rêve et un homme reconnut d'après la description de Ptolémée une statue qu'il avait vue dans la colonie grecque de Sinope (au sud de la mer Noire). Le pharaon voulut s'emparer de la statue mais les habitants refusèrent et, après trois ans d'attente, il décida de la voler. Une autre version de la légende dit que la statue se serait dirigée toute seule vers le bateau qui devait l'emmener à Alexandrie. À son arrivée à Alexandrie, ce dieu fut assimilé par l'entourage du pharaon à l'Hadès des Grecs à cause du chien Cerbère représenté lui aussi sur la statue.
Le culte de Sarapis existait déjà avant les Ptolémées sous sa forme égyptienne d'OsirisApis (en grec Osorapis) au Sérapéum de Memphis. Ptolémée Ier en a fait une figure mixte, qui regroupait la symbolique égyptienne (en tant que manifestation d'Apis mort, donc de l'Osiris Apis) mais surtout les fonctions des dieux grecs : il reçoit de Zeus son aspect solaire, Hadès le lie à l'au-delà, Dionysos le rapproche de la fertilité agraire et Asclépios lui permet de guérir les malades. Cela deviendra d'ailleurs sa principale fonction. Il prend en plus une apparence « à la Zeus », c’est-à-dire les longs cheveux bouclés et la barbe. Il est souvent représenté avec un kalathos1 sur la tête ou encore trônant avec le Cerbère à trois têtes d'Hadès à ses pieds. Plus tard, il fut apparenté à Isiset Harpocrate, créant ainsi une sorte de triade alexandrine.
Pendant l'époque ptolémaïque, son culte n'a vraiment été pratiqué qu'à Alexandrie et à Memphis mais à l'époque romaine il s'est répandu dans tout le pays. Il a aussi été très populaire en Grèce, en Asie Mineure et même jusqu'à Rome. Preuve de sa popularité : il est représenté sur de nombreuses monnaies provinciales romaines, par exemple au revers detétradrachmes de Néron, ou encore sur une monnaie émise àMarcianopolis où son portrait apparaît en face à face de celui de l'empereur Gordien III.
Le projet, mené à bien dès 392, d’imposition du christianisme comme religion d’Etat et d’interdiction des religions traditionnelles dites « païennes », par Théodose, eut notamment pour conséquence la mise à sac du sanctuaire de Sérapis (Serapeum ou Serapéion) d’Alexandrie et la destruction de sa statue de culte.
La furie chrétienne s’en prit ainsi à la divinité qui était, aux yeux des adeptes de la nouvelle religion, le symbole d’une religion traditionnelle honnie : « A Alexandrie, en 389, des chrétiens attaquent un temple de Sérapis et un Mithraeum. Publiquement ils exhibent et moquent les idoles païennes. Les fidèles se révoltent –« surtout les philosophes » disent les textes… Une émeute suit, avec de part et d’autre un nombre considérable de morts. » (Traîté d’athéologie, Michel Onfray, p.184).
« En 391, l’évêque d’Alexandrie donne l’ordre de détruire le Sérapéion –la bibliothèque part en fumée… » (Ibid., p.185).
« Son grand temple d’Alexandrie, le Sérapéum, abritait au moins une partie de la fameuse bibliothèque. Il fut détruit, ainsi que toutes les traces du culte du dieu, au cours du déicide perpétré par les chrétiens à la fin du IV e siècle. » (Petit dictionnaire des dieux égyptiens, Alain Blottière, p.119).
2. Sérapis-Apis : une origine égyptienne.
A l’origine de Sérapis, on trouve le taureau sacré de Memphis : Apis.
Aux temps archaïques, ce dernier fut une divinité de la fécondité symbolisant la force physique, la puissance sexuelle, la fertilité, l’abondance. Apis fut le plus important taureau sacré de l’Egypte ancienne.
Né d’une génisse fécondée par le dieu Ptah, dieu créateur de toute vie, Apis apparaît comme une incarnation, une manifestation de Ptah, dieu procréateur par excellence, incarné dans un animal vivant.
C’est pour cette raison que l’on élevait un taureau dans une étable située à proximité du temple de Ptah. A sa mort, il était momifié et on procédait ensuite à son inhumation, dans un sarcophage de basalte, de granit ou de bois précieux, dans les galeries souterraines du Serapeion (ou Serapeum), la nécropole de la capitale, à Saqqara. C’est à partir du Nouvel Empire (-1585 / -1090) que cette nécropole sera réservée aux sarcophages des taureaux Apis momifiés. L’égyptologue Auguste Mariette fera la découverte de ce Serapeum, le 12 novembre 1851. Nous expliquerons plus loin l’origine de ce terme de Serapeum, qui renvoie clairement au nom de Sérapis.
Les prêtres de Ptah étaient chargés des cérémonies funèbres. Mais au deuil succédait rapidement la joie lorsqu’on amenait l’animal choisi par les prêtres pour succéder au taureau défunt. Ce taureau était choisi sur base de critères physiques précis, tels qu’une robe identique à celle de son prédécesseur, la présence sur le front de la forme d’un triangle blanc sur sa pointe, une marque en forme d’aigle sur le dos, les poils de la queue double, une marque en forme de scarabée sous la langue. Ces critères évoqués par Hérodote, correspondaient à la visualisation d’Apis, à savoir un taureau de couleur noire, dont le front était orné d’une étoile et d’un disque solaire muni d’un uraeus(=serpent) entre les cornes. On l’associe également à l’image d’un vautour aux ailes déployées et à un scarabée ailé. Apis est aussi parfois représenté avec un croissant posé entre les cornes ou sous l’aspect d’un homme à tête de bovin.
Apis était adoré durant toute sa vie, puis remplacé à sa mort, environ tous les quatorze ans. Tous ceux qui avaient pris part aux funérailles grandioses du taureau Apis avaient le privilège de déposer au Serapeum une stèle votive afin de s’assurer la protection du dieu. Quant aux mères des Apis défunts, elles étaient ensevelies dans l’Iseum.
Le nom d’Apis est évoqué dans la Bible (Jérémie 46 : 15) dans un contexte de propagande anti-poplythéiste. Nous reprenons ici les deux versions de la Bible du chanoine Crampon (1939) et de celle de la Bible de Jérusalem (1998) :
Crampon : « Quoi ! ton héros est renversé ! Il ne s’est pas tenu debout, car Yaweh l’a jeté à terre. » Crampon y voit une allusion au taureau Apis, les termes « ton héros » désignant, d’après lui, le chef de l’armée d’Egypte. Il précise toutefois en bas de page que « le bœuf Apis était honoré surtout en Basse-Egypte. Le mot hébreu se dit quelquefois des taureaux ; on peut y voir au moins une allusion au bœuf Apis. »
Dans la Bible de Jérusalem, le verset fait clairement référence à Apis : « Pourquoi Apis a-t-il fui ? Pourquoi ton Puissant n’a-t-il pas tenu ? Oui, Yahvé l’a culbuté, » Et il est encore précisé en bas de page que « le taureau Apis, incarnation du dieu Ptah, était le protecteur de Memphis ; vivant, il était nourri dans un temple ; mort, il devenait un Osiris-Apis, d’où le nom de Serapeum, nécropole où il était embaumé et enseveli. »Nous voyons ici clairement s’opérer la fusion entre Apis et Osiris après l’adoption par celui-ci de la royauté du monde des morts.
Dans les derniers temps de l’indépendance de Memphis, l’Apis défunt était honoré sous le nom d’Osiris-Apis ou Osorapis (représenté en homme momifié à tête de taureau), qui devint par contraction et « grécisation », Sérapis, suite à l’évolution suivante : Osiris-Apis, Osor-Hapis, Osorapis, O Sarapis, Sarapis, Sérapis. Les Egyptiens voyaient donc en Sérapis une union d’Apis et d’Osiris et c’est à cette origine osirienne que Sérapis doit sa fonction de dieu de la fertilité (qui le fit assimiler aussi à l’Hadès hellénique, dieu des morts et de la fertilité).
Ajoutons que Seth se servit d’Apis pour confectionner l’enveloppe mortuaire d’Osiris, Apis étant considéré comme le porteur de l’âme d’Osiris.
3. Introduction du culte de Sérapis dans l’Egypte hellénique et le monde gréco-romain.
Pour des raisons politiques, Ptolémée de Macédoine (règne : -323 / -285) introduisit le culte de Sérapis, en tant que dieu national de l’Egypte. Plus précisément, on ne sait avec exactitude si c’est le premier ou le second Ptolémée qui décida d’introduire ce culte d’un dieu dynastique gréco-égyptien, mais selon une légende d’époque romaine, Ptolémée Ier aurait une nuit rêvé d’un dieu qu’il prétendit ne pas connaître et qui était vénéré dans l’île de de Sinope. Ce dieu lui aurait demandé de transporter sa statue à Alexandrie, capitale du royaume lagide. On reconnut dans ce dieu, Hadès, le dieu des Enfers, auquel on donna le nom de Sérapis. Mais comme nous l’avons vu, ce ne fut là, en réalité, qu’une récupération d’un dieu égyptien qui, à cette époque, existait depuis peu à Memphis : Osorapis. Sérapis, auquel on donna une apparence humaine (celle d’un dieu barbu semblable à Zeus) et sa parèdre, Isis, apparaîtront désormais comme une contrepartie divine du couple royal, auquel on ajoutera l’Harpocrate, comme rejeton du couple divin, ce qui permit de constituer une triade, selon une tradition populaire en Egypte.
Sérapis devint rapidement populaire parmi les Grecs d’Alexandrie et d’autres cités du Delta du Nil et du Fayoum, puis son culte, qui allait durer sept siècles, se répandit et atteignit, à l’époque romaine, les confins les plus éloignés, notamment à Kysis, à l’extrême sud de l’oasis de Kharga (c’est là que l’on découvrit, en 1989, le trésor d’un temple de Sérapis).
En Grèce, Sérapis fut vénéré comme une union de Zeus et d’Hadès, Sérapis prenant le plus souvent la forme de ce dernier coiffé d’un calathos (=corbeille ou plus précisément, un récipient servant à mesurer le grain). On le représente aussi parfois portant une couronne « atef ». On le voit souvent en compagnie de Cerbère, ce qui souligne son caractère de dieu souterrain des Enfers, Cerbère étant le gardien de ces derniers.
Sérapis possédait également les caractéristiques de Dionysos, Asclépios et Poséidon. Il était à la fois un dieu de la fertilité, un guérisseur (fonction qui deviendra finalement prépondérante), un sauveur, un faiseur de miracles, un protecteur des plus défavorisés, de même que des marins et également, le dieu des morts.
En Egypte, Hadrien lui dédia un temple, à Thèbes, mais Sérapis fut également adoré à Rome même. Moins populaire qu’Isis, il n’en possédait pas moins plusieurs sanctuaires dans la capitale romaine, où il passait pour être un dieu guérisseur.
Sur le Quirinal (à l’emplacement de la Villa Colonna), Caracalla lui consacra un gigantesque temple –le Serapeum-, soutenu par des colonnes de vingt mètres de haut et de deux mètres de diamètre, sur une surface de 13.000 m².
Certains empereurs romains des 2e et 3e siècles, vouaient, en effet, à Sérapis, une dévotion particulière, comme dieu universel, sous le nom de Zeus Hélios Sarapis. Caracalla est lui-même honoré par une dédicace sous le nom de Philosarapis (=aimé de Sarapis) et de Kosmokratôr (= souverain universel). Or, ce dernier titre est donné à Sérapis par une inscription syncrétiste trouvée dans le temple de Mithra aménagé sous les thermes de Caracalla : « Zeus Sarapis Hélios souverain universel, invaincu (ou invincible) ne sont qu’un seul et même dieu » (R. Turcan)
On retrouva même des traces du culte de Sérapis jusqu’aux confins de l’empire romain, ainsi dans la celtique île de Bretagne, à Eburacum (actuelle York).
Sérapis, comme Hélios et Attis, est coiffé des rayons héliaques. A noter, à ce sujet, qu’Apis avait également adopté l’identité solaire du dieu égyptien Rê, qui est représentée par un disque solaire placé entre ses cornes.
Eric TIMMERMANS
Bruxelles, le 22 mars 2010.
Sources : Bible de Jérusalem, Cerf, 1998 / Bible du chanoine Crampon, Société de Saint-Jean l’Evangéliste, 1939 / Chasses fantastiques et cohortes de la nuit au Moyen Âge, Claude Lecouteux, Imago, 1999 / Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Joël Schmidt, Larousse, 1965 /Dictionnaire de mythologie et de symbolique égyptienne, Robert-Jacques Thibaud, 1996 / Dictionnaire historique de l’Egypte, Pierre Norma, Maxi Poche Références, 2003 / Dieux et déesses de l’Egypte ancienne, Bernard Van Rinsveld, Musées Royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles, 1994 / Encyclopédie de la mythologie, Sequoia, 1962 / Grand dictionnaire des symboles et des mythes, Nadia Julien, Marabout, 1997 / Héliogabale et le sacre du soleil, Robert Turcan, Albin Michel, 1985 / Petit dictionnaire des dieux égyptiens, Alain Blottière, Zulma, 2000 / Traîté d’athéologie, Michel Onfray, Grasset et Fasquelle, 2005.